C’est fou, tout ce qui peut se cacher derrière un mot! Combien de fois croyons-nous être compris d’une personne qui parle la même langue que nous, alors qu’elle n’entend pas le mot que nous employons de la même oreille que nous? «Conscience» est justement un de ces mots qui ouvre la porte à plusieurs interprétations.

On peut, par exemple, avoir conscience de son environnement et de son entourage. Il s’agit alors d’un ensemble de perceptions sensorielles qui nous rend sensible aux stimuli venus de l’extérieur, au décor dans lequel on se trouve et aux êtres vivants qui nous entourent.

Dans le même ordre d’idée, nous pouvons avoir conscience de ce qui se passe à l’intérieur de notre corps ou de notre esprit. Dans le premier cas, il s’agit encore d’une perception sensorielle, d’une sensation, alors que dans le second, il s’agit plutôt d’une pensée réflexive d’ordre mental.

La conscience peut aussi faire référence à l’état de conscience, ou l’état d’esprit qui nous habite, à la façon dont on se sent, à son humeur – ce qu’on appelle communément un mood, c’est-à-dire le résultat d’une perception émotive de la réalité.

On peut en outre avoir bonne ou mauvaise conscience. Il s’agit alors de conscience morale, du sentiment d’avoir bien ou mal agi dans une situation donnée.

Au-delà du corps et du mental

En contexte de développement personnel et de quête spirituelle, il est souvent question de niveaux de conscience. Divers guides spirituels et coachs de vie invitent notamment les gens désireux de s’accomplir pleinement à élever leur niveau de conscience, c’est-à-dire à prendre conscience de réalités qui dépassent les simples perceptions sensorielles ou mentales. À prendre conscience, entre autres, du pouvoir de la pensée et du ressenti; de l’importance d’un usage éclairé du libre arbitre; de forces invisibles comme celles que recèlent certaines vibrations sonores; ou encore de lois universelles comme le karma.

Les Védas nous encouragent par ailleurs à développer la conscience de notre identité réelle en nous expliquant que nous ne sommes pas le corps dans lequel nous nous trouvons, mais bien une âme spirituelle, c’est-à-dire l’énergie vivante et consciente qui l’anime. Car le corps comme tel n’a pas de conscience; il n’est qu’un assemblage d’éléments matériels sans vie en l’absence d’une âme. C’est l’âme, la personne qui habite le corps, qui a conscience du corps, qui perçoit le monde à travers ses sens, qui pense, désire et ressent par l’entremise de son mental.

Toujours plus haut

Il s’agit d’ailleurs là d’un bon exemple de niveau de conscience plus élevé, susceptible, comme l’enseigne la Bhagavad-gita, de nous aider à mieux comprendre l’influence de nos sens et de notre mental sur nos attitudes et nos comportements, pour ensuite apprendre à mieux les maîtriser. La conscience cesse alors d’être un phénomène passif pour devenir un principe actif, un instrument d’évolution et d’affranchissement des contingences qui entravent l’épanouissement de notre plein potentiel.

Évolution nécessaire, puisque le plein épanouissement de soi ne s’arrête pas à la conscience de son moi intime. Il ne trouve en effet son aboutissement que dans la conscience de faire partie d’un tout plus grand que soi, d’un tout qui englobe aussi bien l’ensemble des éléments matériels que les innombrables étincelles spirituelles qui leur donnent vie. Un tout qu’on appelle l’Absolu ou le Divin, l’alpha et l’oméga, source et destination de tout ce qui est, et dont la réalisation fait l’objet d’une science en soi, enseignée de tout temps par les maîtres du savoir. On parle alors de conscience de l’Absolu ou de conscience divine, l’atout par excellence à cultiver et à intégrer, gage d’un bonheur inépuisable.

Voir aussi Conscience et neurosciences.

Conscience