Védas par-ci, Védas par-là… Je fais régulièrement référence aux Védas. Ils sont en effet au centre de mes études depuis que je les ai découverts, il y a maintenant près d’un demi-siècle. Et cette passion n’est pas près de s’éteindre, car une vie entière ne suffirait pas à en percer tous les secrets! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je concentre plus particulièrement mes recherches sur les volets philosophiques et spirituels de ces écrits millénaires.
D’abord et avant tout, il faut savoir que veda est un mot sanskrit qui signifie tout simplement « connaissance », « savoir » ou « science ». Cela dit, la somme de connaissances que renferment les Védas est tout bonnement monumentale. D’aucuns les qualifient même de manuel d’instruction de la vie en ce monde!
Il faut aussi savoir que les Védas n’ont pas été écrits, mais transposés dans l’écriture, car ils sont issus d’une tradition orale vieille comme le monde. Il n’y avait d’ailleurs au départ qu’un seul Véda, « le Véda », source du savoir universel. Ce n’est que plus tard, beaucoup plus tard – il y a environ 5000 ans – que le Véda a été mis par écrit. Le besoin ne s’en était jamais fait sentir, car les disciples des maîtres du savoir des âges antérieurs au nôtre disposaient d’une mémoire telle, qu’il leur suffisait d’entendre une seule fois un enseignement pour en retenir et en assimiler les moindres détails. Mais à l’approche de notre époque, où bien peu de gens peuvent se vanter d’avoir cette faculté, il s’est avéré nécessaire de mettre cet inestimable savoir par écrit pour éviter qu’il se perde.
Une tâche monumentale
Trop volumineux pour faire l’objet d’un seul ouvrage, le Véda original a d’abord été scindé en quatre parties. Cette tâche a été confiée à un sage d’exception du nom de Vyasa, investi de pouvoir par son maître spirituel, Narada Muni. Vyasa a ensuite conféré à d’autres sages parmi ses propres disciples le mandat de développer différentes parties des Védas.
C’est ainsi qu’à la portion révélée des Védas, appelée la shrouti, ou « ce qui a été entendu », s’est ajoutée la smriti, ou « ce dont on a mémoire », soit la tradition issue de la shrouti. L’ensemble couvre à proprement parler la connaissance physique et métaphysique de l’univers.
Entre autres disciplines, les Védas renferment en effet des traités hautement détaillés sur la médecine holistique, l’astronomie, les sciences politiques et économiques, la théorie et la pratique de la musique et de la danse, l’art dramatique, l’alimentation, l’agriculture écoresponsable, l’architecture et l’aménagement harmonieux des habitats, les principes et les règles de vie équilibrée en société, les arts martiaux, et j’en passe.
Un pour tous, tous pour un
Fait intéressant, contrairement aux autres textes dits sacrés ou révélés, les Védas ne sont issus d’aucune religion. Ils ont au fil des siècles inspiré la création de nombreuses écoles de pensée philosophique et de nombreuses religions, mais leur contenu n’en demeure pas moins universel.
À l’instar des disciplines évoquées ci-dessus – d’intérêt commun pour toute l’humanité, sans distinction de race ou de confession –, aucun préalable social ou culturel n’est requis pour pratiquer une forme de yoga, pour s’adonner à la méditation, pour apprendre à distinguer la matière de l’esprit, pour étudier la structure de l’univers, pour se développer pleinement sur le plan physique, sur le plan émotionnel, sur le plan intellectuel et sur le plan spirituel. Autant de branches du savoir que les Védas approfondissent de façon magistrale et qui viennent avantageusement enrichir nos connaissances actuelles.
À quelque chose malheur est bon
D’ailleurs, pourquoi ne pas profiter de cette période de confinement prolongé pour vous familiariser un peu plus avec les Védas? En guise d’introduction aux racines de la philosophie védique, je vous invite à lire À la découverte de l’Absolu, une traduction accessible et commentée de la plus ancienne des Upanishads.
Mon plus récent ouvrage, Vivre ma spiritualité aujourd’hui, offre quant à lui une approche synthétique et conviviale de la réalisation de soi fondée sur les préceptes védiques enseignés par les grands maîtres depuis des temps immémoriaux.
Enfin, ceux et celles qui souhaitent explorer plus avant les multiples facettes de cette science apprécieront tout particulièrement Un dialogue sans âge, qui présente chapitre par chapitre l’essentiel de la célèbre Bhagavad-gita, « Le chant du Bienheureux », un classique incontournable de la littérature védique.