

Voici le second et dernier volet de notre synthèse de l’article de l’herboriste accrédité et thérapeute en ayurvéda Jonathan Léger Raymond d’abord publié dans le site d’Ayurvéda Révolution, une plateforme de référence internationale sur l’ayurvéda et le mode de vie écologique dont il est cofondateur.

Selon l’ayurvéda, une bonne connaissance de sa constitution en fonction de l’agencement des doshas (voir Le b.a.-ba de l’ayurvéda) permet de déterminer quelles saveurs favoriser ou plutôt tempérer pour personnaliser son alimentation. On peut ainsi modifier sa diète quotidienne de manière à adapter ses habitudes jusqu’à ce que les effets recherchés se fassent sentir. L’ayurvéda est là pour nous orienter dans la bonne direction, mais observation et patience sont de mise pour passer de la théorie à la réalité.
Voyons maintenant succinctement les fonctions biologiques de chaque saveur, leur impact sur l’organisme et les trois doshas, ainsi que leurs effets secondaires en cas de consommation excessive.
Il importe de souligner que nous disposons tous d’une certaine marge de manœuvre qui nous permet de nous accommoder de quelques influences néfastes. C’est dans la modération que réside l’approche ayurvédique idéale, et non dans la privation.
Sucré (doux)
Cette saveur qui a pour bienfait d’apaiser vata et pitta apporte satisfaction et contentement. Elle nourrit les tissus et procure force et vitalité.
En excès, elle aggrave par contre kapha et accroît la production de mucus. En déséquilibrant la flore intestinale, elle ralentit la digestion et accélère la prise de poids. Elle peut aussi être cause de problèmes respiratoires et lymphatiques.
Acide (sûr, aigre)
Cette saveur qui a pour bienfait d’apaiser vata favorise la digestion et l’absorption des nutriments. Elle contribue à la dégradation des corps gras, hydrate et assouplit les tissus, et active les fonctions excrétoires.
En excès, elle aggrave par contre pitta et kapha, et provoque des brûlures, voire des ulcères à l’estomac et à l’œsophage. Elle peut aussi perturber la vision et causer des problèmes de peau, notamment sous forme de démangeaisons.
Salé
Cette saveur qui a pour bienfait d’apaiser vata stimule la salivation et rehausse les sensations gustatives. Elle contribue aussi à liquéfier le mucus congestionné, à accroître la production de liquide lacrymal et à nettoyer les pores et les canaux microscopiques.
En excès, elle aggrave par contre pitta et kapha, et augmente aussi bien la rétention d’eau que la pression cardiaque. Elle peut affaiblir l’organisme et engendrer une sensation de fatigue, de même qu’obstruer les pores et les canaux microscopiques. Elle risque enfin de causer divers problèmes de peau et d’accentuer les rhumatismes.
Amer
Cette saveur qui a pour bienfait d’apaiser pitta et kapha stimule l’appétit et soulage la soif. Elle a aussi pour effet de réduire la masse adipeuse, les excès de fluide et les toxines, de même que les bactéries et divers parasites. Elle aide à soigner les problèmes de peau et les démangeaisons, et peut même améliorer la mémoire et l’intelligence.
En excès, elle aggrave par contre vata et masque les autres saveurs. Elle peut assécher et rigidifier la peau, causer la constipation, et même provoquer des faiblesses et des étourdissements.
Piquant
Cette saveur qui a pour bienfait d’apaiser kapha stimule la salivation, l’appétit et la digestion. Elle contribue à l’élimination des excès de gras, des bactéries et des parasites, et fluidifie le sang ainsi que le mucus. Elle peut aussi soulager certaines démangeaisons.
En excès, elle aggrave par contre vata et pitta, assèche la bouche et la gorge, provoque la soif et engendre une sensation de brûlure aussi bien dans l’estomac que dans d’autres parties du corps. Elle affaiblit enfin l’organisme et augmente son acidité de même que l’inflammation des nerfs.
Astringent
Cette saveur qui a pour bienfait d’apaiser pitta et kapha améliore la qualité du sang ainsi que l’apparence de la peau. Elle peut soigner blessures et ulcérations en resserrant la peau et la muqueuse digestive. Elle récure les toxines accumulées et dégage les pores, tout en favorisant l’expulsion des selles.
En excès, elle aggrave par contre vata, assèche et rigidifie l’intestin de même que l’organisme dans son ensemble. Elle peut aussi diminuer la quantité de fluides reproducteurs et provoquer une sensation d’oppression dans la poitrine, voire une attaque cardiaque.
Une question d’équilibre
Une grande partie de notre équilibre alimentaire consiste à insister sur les aliments ayant les saveurs et les textures qui conviennent le mieux à notre constitution individuelle et à notre état de santé.
Une compréhension de base de l’ayurvéda et de la nutrition saine est essentielle pour exploiter efficacement le potentiel médicinal des six saveurs, ce qui reste à la portée de quiconque s’intéresse au bien-être, à la santé, à la nutrition et aux plaisirs de la table.
«Quand l’alimentation est négligée, la médecine est inefficace; quand l’alimentation est adéquate, la médecine est inutile» – proverbe ayurvédique