Le Bhavishya Purana, un des dix-huit Puranas majeurs écrits par le sage Vyasadéva 3000 ans av. J.‑C., traite essentiellement d’événements futurs, parmi lesquels le règne de rois et dirigeants à venir, de même que l’avènement d’illustres personnages tels que Bouddha, Mahomet et le Christ.
Les versets 17 à 32 du 19e chapitre de la section du Bhavishya Purana consacrée aux événements à venir au cours de l’âge de fer védique se résument comme suit (il convient de noter que dans un style propre aux Puranas, dont la teneur s’inscrit dans la trame de chroniques historiques, des événements futurs y sont, comme ici, décrits au passé, comme s’ils étaient déjà arrivés):
«Après avoir vaincu et chassé hors des frontières de son royaume rois et seigneurs impies, l’empereur Shalivahana se rendit au Ladakh, dans l’Himalaya, où il rencontra un homme au teint rayonnant vêtu de blanc qui lui parut être en état de sainteté.
— Qui êtes-vous? lui demanda-t-il.
— On m’appelle Isha Poutra, le fils de Dieu, né d’une jeune vierge du nom de Marie. Je suis Masiha, le prophète venu enseigner les principes de la spiritualité et établir la foi en la Vérité absolue auprès des populations incultes des contrées barbares.
— Et quels sont, selon vous, les principes de la spiritualité?
— Les vivants sont en proie aux dualités du bien et du mal. Pour s’en affranchir, ils doivent adopter une conduite appropriée sous le signe de la compassion, du pardon et du respect d’autrui, et purifier leur esprit par le chant des noms et des gloires de Dieu. Méditant sur la forme du Seigneur des seigneurs présent en mon cœur, tels sont, ô roi, les bases de mon enseignement.»
Le voile se lève
À la lecture de ces lignes, certains ne manqueront pas de se demander comment l’empereur Shalivahana a bien pu rencontrer Jésus dans les montagnes voisines du Tibet. Ceux et celles qui ont lu la Bible se rappelleront cependant qu’elle ne donne aucune information sur la vie du Christ entre l’âge de 12 ans et l’âge de 30 ans.
Or, les travaux de divers chercheurs désireux de faire la lumière sur ces 18 années manquantes ont entre autres révélé que Jésus s’était rendu en Inde à l’âge de 13 ans. Qu’il avait séjourné à Bénarès et à Jagannath Puri, où l’avaient instruit de sages brahmanas érudits. Qu’il s’était livré à de rudes ascèses lui ayant permis d’acquérir des pouvoirs surnaturels auprès de puissants yogis. Et qu’il avait ensuite étudié la doctrine bouddhiste en de saints lieux de pèlerinage de l’Himalaya, notamment au Népal et au Tibet, avant de retourner en Palestine pour y remplir sa mission.
Ces données sont confirmées, entre autres sources, par le manuscrit traitant de la vie d’Isha (le nom de Jésus utilisé en Inde, de même qu’en arabe) découvert en 1886 au monastère de Hemis, au Ladakh, de même que par les inscriptions en hébreu du tombeau de Yuz Asaf et du trône de Salomon à Srinagar, au Cachemire.
Les recherches du journaliste russe Nicolas Notovitch pour percer le mystère des années obscures de la vie du Christ lui ont en outre permis de découvrir que la bibliothèque du Vatican détenait 63 documents en diverses langues orientales provenant de missionnaires revenus de l’Inde, de la Chine et de pays arabes, dans lesquels sont décrits les voyages de Jésus mentionnés ci-dessus, mais aussi en Grèce et en Égypte.
Au-delà des prédictions
Les personnes qui désirent en savoir plus trouveront, sur la vie du Christ, une foule d’autres renseignements que l’Église a toujours préféré taire pour des raisons évidentes, mais qui débordent du cadre de ce billet.
Pour ma part, le fait que les Védas aient prédit l’avènement du Christ 3000 ans avant l’heure est en soi remarquable. Mais je note aussi avec intérêt qu’alors qu’on associe généralement la pensée védique à l’hindouisme, les textes védiques ne relèvent d’aucune religion et n’en prônent aucune non plus. Ils n’ont d’ailleurs aucune réserve à traiter des différentes écoles de pensée philosophiques et des figures de proue du bouddhisme, de l’islam ou du christianisme en soulignant leur importance au fil des époques.
Plus encore, des personnalités comme Bouddha, Mahomet et Jésus-Christ y sont reconnues comme des avatars. Il existe en effet différents types d’avatars, et ces porte-flambeaux de la spiritualité sont tenus pour appartenir à la catégorie des shaktyavesha–avatars, à savoir des hautes âmes libérées investies d’une mission salvatrice auprès de l’humanité.
En guise de conclusion, rappelons que le mot véda, en sanskrit, signifie «savoir», et que la somme de connaissances que renferment les Védas millénaires couvre tous les aspects de la vie en ce monde et revêt un caractère universel. De source révélée, les textes védiques demeurent par ailleurs tout aussi pertinents aujourd’hui qu’au moment où ils ont été couchés sur le papier après avoir été transmis oralement depuis l’aube des temps. Les prédictions qu’ils renferment ne sont qu’une des facettes du riche contenu qui s’offre à notre étude.