Extraits d’un texte d’actualité sous la plume de Mathieu Guénette, conseiller en orientation et instigateur du projet « Les Ambitieux ».
Pourquoi avons-nous tendance à percevoir la solitude comme étant non désirable?
Quand j’étais adolescent, je me retrouvais souvent seul. Au départ, c’est vrai, la solitude m’était apparue comme un calvaire. J’y voyais aussi un échec. Si tu es seul, c’est que personne n’a envie de passer du temps à tes côtés. Par exemple, je n’aurais pas voulu qu’à l’heure du dîner, à la cafétéria de mon école secondaire, on me voit manger seul. Manger mon lunch avec n’importe qui m’apparaissait assurément préférable à cette solitude.
Mais à force d’être seul, j’ai fini par développer une réelle complicité avec cette solitude. Je pourrais même dire que nous en sommes venus à nous apprécier mutuellement. Puis, c’est grâce à cette solitude que j’en suis venu à retirer autant de plaisir à lire, écrire, développer mes connaissances et ma créativité. Quand je me retrouve enfin seul après une longue période, j’ai l’impression de renouer avec un vieil ami, un ami avec qui j’ai grandi et qui me connaît mieux que quiconque.
Ta relation avec la solitude évolue avec le temps. Cette relation peut s’avérer saine tout comme elle peut devenir toxique dans certains cas.
Il peut être tentant de te distraire constamment pour en venir à oublier qui tu es, ce que tu veux vraiment, et même que tu es là. Par contre, se réconcilier avec ta solitude s’avère vital. Nous devons disposer d’au moins une heure par jour en absence de stimulation extérieure, nous dit Sonia Lupien dans Par amour du stress. Ce moment nous permet d’intégrer mentalement les nouvelles informations que nous avons recueillies au cours de la journée. C’est un peu comme mettre notre système à jour.
Si tu passes assez de temps avec ta solitude, tu vas réaliser qu’elle a aussi une personnalité, une personnalité qui lui est propre. Tu parles à ta solitude et elle finit par te répondre. Ce dialogue intérieur est parfois bien étrange, comme lorsque tu te retrouves à négocier avec toi-même : « Alors, est-ce qu’on se prend un autre morceau de gâteau? S’il te plait, dis oui! »
En cette période de confinement, je réalise que la solitude est un thème majeur dans nos vies. Il y a des gens qui se retrouvent seuls et qui vivent mal cette solitude. Ça commence à leur peser, tandis qu’à l’inverse, d’autres n’ont pas assez de temps pour être seuls, devant partager le même lieu avec d’autres personnes.
Et toi, comment ça se passe avec ta solitude? Trop seul ou pas assez?
Quelle est ta relation avec ta solitude? Comment décrirais-tu la personnalité de ta solitude? Pour ma part, ma solitude, je la vis quand j’écris. J’aime réfléchir à un sujet, le façonner, le peaufiner. Pour créer, j’ai besoin d’être seul et de m’isoler. Ça devient en quelque sorte un confinement dans le confinement! Mais en même temps, je ne me sens jamais vraiment seul, car je pense à mon auditoire et à ses réactions à mon propos.
Puis, si je conçois du contenu et qu’il n’y a personne pour l’apprécier, il y aura au moins ma solitude. Elle sera là pour moi, car nous sommes liés à la vie et à la mort.
Ces réflexions à propos de la solitude m’ont donné envie de me remettre à la méditation, de le faire de manière régulière. Avant, je méditais parfois, mais sous prétexte que je manquais de temps, je passais très souvent mon tour. Là, l’excuse du manque de temps, je ne l’ai plus.
Le confinement t’offre une belle occasion de développer de nouvelles habitudes, de démarrer un tout nouveau projet qui va te sortir de ta zone de confort. Ne fais pas qu’y penser, passe à l’action!