Voici le premier volet d’une série consacrée à l’Isha Upanishad, l’Upanishad du Seigneur des seigneurs, considérée comme l’introduction par excellence à l’entendement de l’Absolu tel que décrit dans la littérature védique.
Le mot upanishad recouvre tout à la fois le sens d’approche, d’initiation, de connexion, de leçon et d’enseignement ésotérique. On compte 108 Upanishads majeures, dont les plus anciennes font partie de la shrouti – du savoir révélé –, et l’Isha Upanishad, qui appartient au Yajur-véda, est tenue pour la plus ancienne de toutes.
Si on l’appelle la reine des Upanishads, c’est en raison non seulement du haut respect dont elle jouit et du fait qu’elle est la doyenne des Upanishads, mais aussi, et peut-être surtout, de sa remarquable concision. Les savants traités philosophiques que sont les Upanishads védiques élaborent en long et en large sur les différentes facettes de l’Absolu, sur le microcosme et le macrocosme, sur la nature des êtres et de l’univers, de même que sur les canons de la pleine conscience et de la réalisation de soi. Mais, en digne introduction à la matière, l’Isha Upanishad fait le tour de la question en seulement 18 mantras, ou aphorismes de deux lignes, ce qui représente un véritable exploit.
L’invocation qui précède les mantras campe la question de l’Absolu. Les trois premiers mantras font ressortir d’étonnantes implications environnementales et comportementales de la quête du Divin. Les mantras 4 et 5 tracent un portrait de l’Être suprême. Les trois mantras suivants dressent un profil des êtres éclairés. Les mantras 9 à 11 fournissent des indications sur le pouvoir transformateur des enseignements spirituels. Les mantras 12 à 14 offrent un survol des étapes de la réalisation spirituelle. Les deux mantras suivants se font à la fois évocation et invocation impérieuses du Divin, tandis que les deux derniers mantras clôturent le propos de façon aussi touchante que poétique. Comme le souligne Joshua Greene dans sa préface de À la découverte de l’Absolu : «… nous avons là un exploit d’économie littéraire que n’égale vraisemblablement aucune autre œuvre sanskrite.»
Non seulement l’œuvre elle-même est-elle concise, mais chaque mantra renferme un riche réservoir de savoir en quelques mots seulement. Et comme chaque mot sanskrit peut revêtir plusieurs sens selon le contexte dans lequel il est employé, il importe de recevoir le message de l’Upanishad de source sûre pour ne pas en fausser le sens.
Dans À la découverte de l’Absolu, entièrement consacré à l’Isha Upanishad – aussi connue sous le nom d’Ishopanishad et de Shri Ishopanishad –, j’ai contextualisé le contenu de ce texte védique à la lumière des enseignements d’un des plus éminents représentants de la culture védique à notre époque, A.C. Bhaktivedanta Swami, auprès de qui j’ai eu la chance d’étudier.
Dans la présente série, j’entends synthétiser l’essentiel de cette importante matière et l’assortir d’explications qui ne figurent pas dans mon livre, tout en adaptant au besoin la traduction des mantras au format de ce blogue. Je vais également ajouter la translitération phonétique de chaque verset sanskrit – la langue des dieux – à l’intention de ceux et celles qui souhaiteraient enrichir leur répertoire de mantras.
Il va sans dire qu’un billet d’une page sur chaque mantra ne remplacera pas le livre de près de 200 pages que j’ai consacré à cette œuvre maîtresse, mais cette série devrait à tout le moins vous donner un aperçu des riches et puissants enseignements que recèle l’Isha Upanishad.