La question est sur beaucoup de lèvres par les temps qui courent. Mais que vous soyez vacciné.e ou non contre le mal de l’heure, et que vous soyez pour ou contre la vaccination, rassurez-vous: je n’ai pas aujourd’hui l’intention de faire un sondage. Cela dit, la question n’en est pas moins pertinente d’un point de vue non seulement sociétal, mais aussi spirituel!
De même qu’un vaccin ou une substance médicinale peut favoriser la prévention ou l’éradication d’une maladie, voire d’une épidémie, les Védas nous conseillent de nous prémunir contre les infections et les virus susceptibles d’entraver la pleine réalisation de soi.
Le vaccin contre la variole a complètement fait disparaître ce fléau de la surface du globe. La quinine et ses dérivés sont depuis longtemps prescrits aux voyageurs à destination de multiples contrées pour les prémunir contre le paludisme. Les druides, les shamans, les apothicaires et les médecins utilisent depuis toujours les ressources dont ils disposent pour prévenir et guérir les maux de l’humanité. Mais il n’y a pas que le corps à protéger!
Un corps sain se veut peut-être garant d’un esprit sain, mais la santé physique n’est pas pour autant gage de santé spirituelle.
Un mal impitoyable
Le plus grand danger, pour les âmes incarnées que nous sommes, n’est pas tant la maladie physique que l’ignorance du soi et de son rapport à l’univers et à sa source. Pourquoi? Parce que cette ignorance nous rend vulnérables aux mille et une sollicitations qui nous détournent de notre essence même et de l’occasion unique que nous offre la forme humaine de nous réaliser pleinement en cette vie.
La première question à se poser, à plus forte raison en contexte de pandémie menaçant non seulement notre santé, mais notre mode de vie même, est donc la suivante: «Suis-je vacciné contre l’ignorance?»
L’ignorance de ma nature spirituelle. L’ignorance de ma raison d’être. L’ignorance de ma finalité. L’ignorance qui fait que je suis constamment ballotté par mes désirs tel un pantin, oscillant entre plaisirs fugaces et frustrations amères. Entre doutes légitimes et peurs irraisonnées. Entre soif de bonheur et larmes de désarroi.
L’ignorance est notre pire ennemie. Le virus le plus virulent qui soit. L’agresseur dont nous devons sans faute repousser les assauts pour combler nos aspirations au bonheur, à la liberté et, pourquoi pas, à l’éternité.
Appel à l’immunité
Sans grande surprise, le seul vaccin efficace contre l’ignorance, c’est la connaissance! Connaissance que le Gautamiya-tantra compare à un flambeau étincelant capable de dissiper les denses ténèbres de l’ignorance. Un flambeau brandi par les maîtres du savoir pour ouvrir les yeux de leurs disciples à la dimension spirituelle, à leur nature primordiale de même qu’à celle de l’univers et de l’Absolu.
Seul ce vaccin peut nous immuniser contre l’attachement à une conception purement matérielle de la vie. Conception illusoire selon laquelle tous nos maux peuvent être guéris grâce à une panoplie de remèdes matériels. Le fait est, cependant, que malgré tous nos efforts pour développer des solutions de plus en plus sophistiquées en réponse à nos problèmes les plus variés, jamais aucune panacée de ce monde n’éradiquera à tout jamais la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort.
Seule la connaissance de la réalité transcendante, au-delà des sens et du mental, peut élargir notre champ de conscience et nous libérer de tous nos maux, quels qu’ils soient.
La lumière en plein tunnel
Vous aurez compris qu’avant de parler d’immunité collective, il y a lieu de parler d’immunité individuelle. Suis-je vacciné contre la désinformation? Contre les fausses croyances? Contre les préjugés et les idées reçues? Contre l’étroitesse d’esprit? Contre l’oubli de ma mission humaine? Car l’ignorance, c’est aussi tout cela. Vivement, donc, le flambeau du savoir qui saura me débarrasser de ces tares et éclairer ma voie!
Ce flambeau est d’ailleurs fort heureusement à notre portée – dès maintenant –, alors que nous sommes encore en proie à nos tourments. Il est en effet précieusement conservé dans les textes védiques plusieurs fois millénaires, de même que dans les écrits révélés de différentes cultures et traditions. Et dans un cas comme dans l’autre, il est transmis d’âge en âge et de génération en génération par une succession de maîtres qui en possèdent la clé et qui en livrent la substance sans altérer son éclat. D’où cette recommandation de la Bhagavad-gita:
«Cherche à connaître la vérité en approchant un maître spirituel. Enquiers-toi d’elle auprès de lui avec soumission, tout en le servant. L’âme réalisée peut te révéler le savoir, car elle a vu la vérité.»
Bhagavad-gita 4.34
La connaissance ne s’acquiert en effet qu’auprès d’une source sûre et éprouvée. Cela est vrai en médecine, qu’elle soit ayurvédique, traditionnelle ou d’ascendance hippocratique. Cela est vrai en sciences dites pures, de même qu’en art, en histoire, en musique et en littérature. Et cela est aussi vrai en spiritualité, peut-être même plus vrai encore qu’en tout autre domaine, puisque notre destinée est alors directement en cause.
Chacun reste en tout temps libre de faire toutes les expériences qu’il veut, mais lorsqu’il s’agit d’acquérir des connaissances fiables à même de produire des résultats éprouvés, nous avons tout intérêt à puiser aux trésors de la sagesse plutôt qu’aux élucubrations de voltigeurs et de butineuses qui ne glanent de-ci et de-là que ce qui flatte leur ego ou celui de leur auditoire.
Prêt.e.s pour un vaccin?